Survivre à un pervers narcissique : témoignage de Glawdys
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Survivre à un pervers narcissique : témoignage de Glawdys

Dernière mise à jour : 24 déc. 2020

Dans cet article, nous parlons de relations toxiques, de vie de couple, d'emprise et de délivrance, pour que tous ces sujets ne restent pas tabous et que l'expérience de Glawdys nous profite à toutes.


Souviens-toi cette période de ta vie où les mecs ne t’intéressaient pas : tu vivais tranquillement ta vie entre travail, famille et ami-e-s. Jusqu’au jour où tu rencontres une personne, qui va littéralement changer ta vie. Voici mon histoire.


Lune de miel

Vous êtes dans une bulle : les appels à pas d’heures, les messages, les petits restos pendant la pause dèj, les brasseries sur Paris, les surprises, les cadeaux… Je me sens tellement bien. J’apprends tellement de lui. J’apprends le sens de l’amour. Nous sommes rentrés dans une relation passionnelle qui va finir par nous dépasser.


La déstabilisation/Le doute

Les paroles concernant ma façon de m’habiller ne sont plus des compliments mais deviennent des phrases rabaissantes. Les appels téléphoniques à répétition pour savoir si je suis bien où je devrais être sont incessants. Les messages vocaux se transforment en insultes. Les scènes dans la rue qui se terminent en cris. Ne plus savoir ce que je dois porter car pas envie de me faire remarquer.


L'isolement

Les sorties entre copines se réduisent de plus en plus car « c’est un prétexte pour séduire les hommes ». J’en arrive à ne plus vouloir sortir voir les amies car il me fait culpabiliser de ne pas passer assez de temps avec lui.


La destruction

Les bousculades violentes, les menaces envers moi, ou ma famille. La peur de ne pas bien me comporter dans la rue pour ne pas déclencher une scène. Peur de manquer un appel.

Cela dure 2 ans, quand vient le jour de trop !”

Je me rends au Commissariat et l’agent de police note sur le procès-verbal les mots suivants : « Agression sexuelle, séquestration ». Ces mots sont des coups de poing dans mon cœur, j’ai failli perdre ma vie ! Mon esprit, mon cœur n’étaient plus présents sur le moment mais voici ma porte de sortie.


Aller de l’avant

Et commence le combat sur soi, car pendant ces 2 années j’ai perdu confiance en moi. La pression psychologique et physique, la fatigue, la colère, la honte, la culpabilité.

Je me suis sentie tellement seule, désemparée, incomprise. J’ai cette haine en moi que je ne peux contrôler et qui me déchire à l’intérieur. En même temps, la peur m’envahit de l’extérieur. Peur de retomber sur lui, chaque personne lui ressemble. Le chemin pour aller travailler ou faire une course se transforme en crises d’angoisse. Les chemins qui se font habituellement en 30 minutes, se rallongent par peur d’être suivie ou de le croiser.



Vos proches, vos meilleurs alliés

Ma mère me force à partir 4 semaines afin de me ressourcer, oublier, essayer de vivre, de recommencer à sourire sans faire semblant. Je me rappelle des phrases de ma sœur à ma mère : « Elle ne fait que dormir. Elle ressemble à un zombie. Je ne la vois pas de la journée … ». Plus les jours passent, et plus vous réalisez que vous êtes en vie ! Je ne peux pas me laisser bouffer. Je me dois de me relever et d’avancer.

La résolution n’a pas tenu très longtemps (comme celles du nouvel an). La peur revient, la colère s’était seulement endormie. Il est temps que je remonte, car cela n’affecte pas que moi. Moi qui me pensait tellement seule mais ma famille a été touchée. Ma mère me dit « Je n’y arrive plus, je ne sais pas quoi faire pour t’aider, tu ne parles à personne, tu te confies pas. Ne veux-tu pas consulter une psy ? » Je rejette cette idée dans l’immédiat, je vais m’en sortir toute seule !

Puis un jour, je fais peur à ma sœur en me confrontant à des mecs dans un centre commercial. Ce n’était pas la première fois. J’étais tout le temps dans la confrontation avec les hommes. À ce moment-là, je me suis rendue compte que je ne contrôlais plus ma colère et qu’elle finirait par me mettre en danger, ainsi que mes proches.



Se faire aider

La remarque de ma mère cogite dans ma tête, et je trouve cette psychologue spécialisée en psycho traumatismes et souffrance psychique.

Première séance pas un mot, au bout de la troisième séance, elle me dit:

« Vous avez été avec un pervers narcissique, il vous a enfermé dans son cocon et vous lui apparteniez. Mais il faut que vous sortiez de ce cocon ! »

Notre travail a été long mais tellement bénéfique. Les exercices que je devais appliquer chaque jour et le fait de me rapprocher de DIEU me redonnent confiance. Comprendre que je ne pouvais pas le changer, que je n’aurais pas pu faire plus pour l’aider, puis accepter d’avoir vécu cette histoire, cela m’a appris à me connaître, à me découvrir en tant que femme.



Gratitude

À notre dernière séance, les larmes de joie me submergent car je réalise que je me suis pardonnée, je lui ai pardonné, mon cœur n’est plus serré, je me sens bien dans ma tête. Je suis une nouvelle femme, je retrouve cet amour chaleureux de ma famille que j’avais délaissé. Ces copines que j’avais perdues de vue mais qui m’accueillent à bras ouverts, avec ces éclats de rire qui m’avaient tant manqué.

C’est tellement paradoxal : dans ces épreuves on peut se sentir tellement seule, alors qu’au fond nous sommes entourées par des personnes aimantes et bienveillantes. Je me souviens de ces mains tendues que je n’ai pas voulu prendre par peur, mais je les remercie énormément d’avoir pris le temps de vouloir m’aider et me délivrer.


Je ne remercierai jamais assez cette amie, qui a posé sa main sur la mienne et qui m’a accompagnée dans toutes les démarches que j’ai dû affronter. Je lui en serai éternellement reconnaissante car juste le fait de me prendre par la main, sa présence, elle ne saura jamais à quel point cela me réchauffe le cœur. Je ne l’ai jamais vraiment remerciée d’avoir été là à mes côtés. Je te dis aujourd’hui MERCI.


Quant à ma mère, je n’ai pas les mots. Une mère est notre gardienne avec des pouvoirs et des ressources qu’on ne peut imaginer. Nous avons vécu cette épreuve ensemble malgré nous. Tellement fière aujourd’hui de pouvoir t’appeler Best Friend Maman et te dire MERCI d’avoir été là et de l’être !


Par ce témoignage, je tiens à vous dire : ne vous pensez pas seule, vous ne l’êtes PAS ! Ne vous sentez pas coupable, on ne peut pas changer une personne qui a cette facette en elle. On ne peut faire plus, nous ne pouvons pas leur laisser NOTRE VIE. Le chemin est long, la guérison est difficile mais ne doutez pas de la force d’une femme. NOUS SOMMES CAPABLES de surmonter ces épreuves. CAPABLES d’être heureuses et CAPABLES de vivre ! Pardonnez-vous, ne vous jugez pas, et acceptez cette épreuve pour comprendre qui vous êtes et qui vous souhaitez être. Que ce combat devienne votre force, vous êtes libre de croire en vous, de croire en vos rêves et de faire ce que vous souhaitez de votre vie ! Et pour finir, VOUS ETES LIBRES D’ETRE AIMÉE, D’AIMER EN RETOUR, N’AYEZ PAS PEUR DE CET AMOUR, AIMEZ-VOUS !



Notes de (Chut !) Les femmes parlent : Les titres utilisés pour les chapitres sont les noms des phases du processus d’emprise mises en place par les pervers narcissiques puis des phases de reconstruction.


Merci à Glawdys pour sa confiance !


Pour aller plus loin :


Toi aussi, tu veux témoigner de ton parcours ? Écris-nous à chut.lesfemmesparlent@gmail.com

Tu te retrouves dans ce témoignage ? Tu vis cette situation en ce moment ? Ne reste pas seule, parles-en !

Ressources France : +3308 00 05 95 95 ou 39 19

Ressources Québec : +1 800 363-9010

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