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Assumer son plaisir : Témoignage

Une éducation sans tabou

En grandissant, j’ai pu découvrir la sexualité progressivement, sans violence et sans tabou.

Ma mère a commencé à m’en parler dès mes 7 ans, pour me donner les clés de la découverte de mon corps, mais aussi pour identifier et nommer ce qui n’était pas acceptable venant d’autrui.

Cela m’a permis d’être à l’aise avec le sujet, d’anticiper et d’accepter ces manifestations. Plutôt que de tomber à la télévision sur une scène un peu chaude entre adultes, qu’il s’agisse d’un simple baiser ou d’une relation sexuelle, j’ai pu découvrir tout cela dans des livres où étaient dessinés des personnages de mon âge, pré-ados et ados.



Quand j’avais 9 ans, mon école catholique a organisé un échange sur le sujet : nous étions garçons et filles, assis.e.s par terre, et je me souviens que l’intervenante avait notamment demandé si nous avions déjà expérimenté certaines formes d’excitation ; un garçon qui avait redoublé avait osé prendre la parole pour dire qu’il « montait le chapiteau » certains matins. Pour moi, les explications n’étaient pas nouvelles, mais après cette matinée, j’ai dû en redonner à mes copines qui découvraient ce sujet mystérieux et à qui il manquait de grosses pièces du puzzle. À 11 ans et après, quand en cours de gym une copine avait ses règles et en était gênée dans tous les sens du terme, c’est moi qui allais en parler au professeur pour qu’il le prenne en compte. Bref, j’étais à l’aise avec ces sujets intimes.


Mes premières fois

On parle beaucoup de la première fois, qui arrive en moyenne à 15 ans. On oublie et occulte généralement que la sexualité se présente souvent bien plus tôt. C’est - entre autres - parce qu’on a tendance à réduire la sexualité à l’entrée d’un pénis dans un vagin, et parce qu’on est très gêné.e.s qu’un enfant puisse se toucher dans son bain par exemple ! Or la masturbation est souvent le premier chemin vers la découverte du plaisir sexuel. Je le savais depuis longtemps, je dirais même que je plaidais pour la cause et que j’assumais le fait, qu’en tant que fille, je me masturbais. Pourtant, moi qui me considérais connaisseuse et progressiste, je me suis longtemps mise des barrières.



À 15 ans, j’ai eu la chance de vivre une première fois partagée avec mon premier amour. On s’aimait, on communiquait, on aimait faire l’amour et les deux-trois années passées ensemble on a eu le temps de s’y essayer ! Mais je n’ai jamais eu d’orgasme avec lui. Et avec le suivant, non plus. En fait, en 7 ans de relations sexuelles et autant de partenaires, jamais. La situation n’est pas rare. Je me rappelle du titre vu un jour d’un magazine féminin « Mon premier orgasme à 40 ans ».

Je pense que de trop nombreuses femmes ont des relations sexuelles sans plaisir et a fortiori sans orgasme.

Loin de moi l’idée d’ériger l’orgasme en graal, par contre j’aimerais qu’on soit tou.te.s plus à l’aise avec nos corps.

Trouver le bon partenaire

Le fait est que quand je me masturbais seule, j’atteignais un climax certain tandis qu’à deux, oui, il y avait du plaisir mais sans explosion. Et quand j’étais avec un partenaire, j’y ai bien pensé mais je n’osais pas me masturber pour ne pas remettre en cause son efficacité, sa virilité…

Il ne fallait pas vexer le mâle en pensant que mon plaisir n’était pas de son fait.

Puis je l’ai rencontré. Lui a d’une part su me donner un orgasme avec ses seuls doigts. Puis surtout il m’a encouragé à me toucher pendant qu’on faisait l’amour, sans demi-mesure, en assumant le rythme que je souhaitais, jusqu’au bout. Depuis, je n’ai plus changé de compagnon et j’enchaîne souvent trois orgasmes, parfois plus, quand on fait l’amour.


Intéressée par le sujet ?

Ici, on parle aussi de rapport à son corps (article)

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